«On m’a dit…»

«On ma dit qu’à mon âge, on ne peut avoir une opinion politique éclairée. Je leur ai dit que c’est à leur âge que l’on en a une bornée.»

Ces derniers jours, par pur hasard, je me suis trouvée à avoir des discussions politiques avec des gens de mon entourage, gens qui sont plus âgés que moi. Je ne sais pas s’ils agissaient de la sorte parce que je ne possède pas les mêmes opinions qu’eux, mais toujours est-il qu’ils ne me laissaient même pas finir mes phrases afin que je puisse donner les raisons qui justifiaient mes choix. Toutefois, je me devais d’écouter les leurs parce que j’aime entendre les opinions des gens et les raisons les motivants et ce, même si elles sont différentes des miennes, mais aussi parce qu’ils se froissaient si j’agissais de la même façon qu’eux. J’ai alors continué de converser de la sorte avec eux car leurs points de vue m’intéressaient, même si je trouvais ça contrariant de ne pas pouvoir prouver mes points. Jusqu’au moment où je me suis fait dire que mes opinions ne pouvaient être fondées étant donné mon bas âge et mon manque d’expérience de vie. Je suis tout simplement restée outrée et j’ai mis fin à la discussion le plus rapidement possible afin de ne pas dire des choses qui pourraient être froissantes. C’est en conduisant jusqu’à chez moi que je me suis mise à penser à plein de choses. Si 18 ans c’est trop jeune pour avoir des opinions politiques fondées, quel est l’âge «respectable» pour en avoir ? 22 ? 26 ? 30 ? C’est ridicule… Je crois qu’il s’agit seulement d’une question de maturité et de valeurs personnelles. Bien évidemment, c’est du cas par cas. Certains jeunes de 18 ans n’auront pas une opinion fondée pour différentes raisons (manque d’intérêt pour la politique, manque de maturité, etc.), tandis que d’autres de 15 ans en auront une très bonne et seront déjà plus informés que la moyenne de citoyens, mais ce n’est pas le cas de tous les jeunes bien sur. Et après tout, ce ne sont pas les «adultes» qui disent que nous, les jeunes, ne nous informons pas assez et ne nous impliquons pas assez dans la société ? Alors pourquoi critiquer ceux qui essaient de s’informer et de prendre part dans notre société en s’intéressant aux enjeux politiques en leur disant qu’ils «sont trop jeunes» pour pouvoir prendre position de façon éclairée ?Après tout, ne sommes nous pas la relève de demain ? Personnellement, après avoir eu une discussion avec quelques-uns d’entre eux, je crois être beaucoup plus éclairée qu’eux, qui semblent plus bornés qu’autre chose et ne veulent pas entendre de nouvelles idées et opinions… Mais encore là, il s’agit également de cas par cas et il ne faut pas mettre tout le monde dans le même bateau, car ce n’est que deux personnes sur un bon nombre avec qui j’ai parlé qui ont agis de la sorte. J’ai seulement été un petit peu choquée par cette remarque qui m’a été faite durant la semaine dernière et je souhaitais la partager… Ah oui j’oubliais, si quelqu’un trouve l’âge à lequel quelqu’un est capable d’avoir des opinions éclairées, bien vouloir me faire signe afin de m’en faire part, merci !

Rétroaction sur mon article portant sur la charte

Après quelques commentaires provenant de la «twittosphère», j’ai décidé de poursuivre un peu plus loin ma réflexion quant à la charte des valeurs québécoises proposée par le Parti québécois, afin de justifier plus solidement les raisons me faisant pencher vers le «contre». Les fondements politiques et sociaux de cette charte, tel que je le spécifie dans mon article en question, je trouve qu’ils sont bons et ils pourraient me faire opter pour le «pour». Toutefois, c’est le côté «humain» de la chose qui me fait complètement changer de cap.

Je m’explique : tout d’abord, je crois qu’il faut arrêter de penser seulement qu’à nous et se mettre à la place des immigrants que nous recevons. En effet, tel que le philosophe John Rawls le propose dans sa théorie de la justice, je crois qu’il faut prendre un instant pour se demander si nous nous immigrerions dans un pays quelconque, nous aimerions nous faire imposer une culture en particulier ou du moins, de ne pas pouvoir démontrer la nôtre. Je crois fortement que la réponse serait non… Hors, il est certain que dans le monde dans lequel nous vivons actuellement, ce n’est malheureusement pas le cas et peu de pays acceptent la démonstration de signes religieux différents des leurs en public et préfèrent tout simplement nous entortiller de voiles dès notre sortie de l’avion afin qu’on ne sème pas la zizanie en public car on a le visage découvert. Mais là est toute la pierre angulaire de mon opinion. Pourquoi devrions-nous nous fondre dans la masse et faire comme les autres en imposant nos limites et en encadrant ces diversités culturelles ? Pourquoi ne pas continuer comme nous le faisons actuellement, en acceptant tout le monde comme il est et en continuant de les intégrer avec des programmes spéciaux, où du moins en faisant quelques compromis pour contenter un maximum de personnes ? Je crois que cette forme de discrimination n’a pas sa place dans une société libre et censée comme la société québécoise. Après tout, peu importe notre religion, notre ethnie et notre culture, nous sommes tous des êtres humains possédant les mêmes droits et libertés, et partageant tous la même planète…

Je suis consciente que peu de gens étant contre la charte osent dire leur position de peur d’être critiqués et préfèrent se fondre dans la masse pour ne pas choquer ou semer la controverse, mais ce n’est pas mon cas. J’ai osé la dire, et n’étant pas encore passée maitre dans la rédaction d’articles, il se peut que certains aient trouvé que je m’étais mal exprimée ou que mon opinion était tout simplement pas fondée. Bref, j’espère avoir prouvé le contraire avec cette petite réflexion supplémentaire, au plaisir de recevoir vos commentaires constructifs si possible !

Une forme de ségrégation

Depuis quelques années déjà, les immigrants sont de plus en plus présents au Québec. Et qui dit immigrants, dit également différences religieuses et différences culturelles. Par principe, il serait logique pour ses nouveaux arrivants de se conformer aux moeurs du pays dans lequel ils migrent, mais ici, au Québec, ce n’est pas le cas. Malgré tous les débats concernant les accommodements raisonnables, aucune loi encadre actuellement le port de signes religieux «ostentatoires». Le Parti Québécois a donc proposé, le 7 novembre dernier, la Charte des valeurs québécoises afin de remédier à ce manque d’encadrement.

C’est cette fameuse charte qui a entrainé multiples réactions et protestations. Cette charte proposée par le #PQ, propose entre autres d’encadrer le port de signes religieux ostentatoires et de rendre obligatoire le visage à découvert lorsqu’on donne ou reçoit un service de l’État. Elle propose également de modifier la Charte québécoise des droits et libertés de la personne. Le principe n’est pas bête, voir même que l’idée est bonne jusqu’à un certain point. Cependant, même si je pourrais être en faveur de la charte au niveau de l’encadrement des signes religieux au niveau de l’État, j’éprouve tout de même quelques réticences face aux autres aspects qui me font diverger d’opinion. Personnellement, le port de signes religieux en public dans la société, que se soit la burka, le niqab, le hijab, «name it», ne m’a jamais importuné. Certains diront que c’est parce que je n’habite pas dans un grand centre métropolitain et ils ont raison, je suis loin d’en voir à tous les coins de rue au Saguenay. Toutefois, je crois qu’il s’agit seulement d’un niveau de tolérance. Après tout, nous sommes dans un pays libre, où la liberté de religion est également acceptée. Par la suite, tel que mentionné par le chef du NPD, Thomas Mulcair, et par le chef du PLC, Justin Trudeau, la charte proposée par madame Marois va à l’encontre des droits de l’homme. Bien que nous ne voulons pas l’admettre, essayer d’empêcher les gens de démontrer leur religion est une forme de discrimination et de ségrégation. Même s’ils n’ont pas nécessaire une couleur de peau différente, ils ont une culture différente de la nôtre et c’est cette culture que nous voulons limiter et encadrer afin de ne pas déplaire aux «purs laines» qui ne sont pas très tolérants. Mais d’où vient cette intolérance au fait ? Nous acceptons les immigrants à bras ouverts, n’est-il pas normal de les prendre comme ils sont ? Par exemple, dans les pays du Moyen-Orient, le taux d’immigration est très faible. Il est donc déjà plus compréhensible que ces pays imposent le port du voile ou des autres signes religieux aux nouveaux arrivants, puisqu’ils ne sont pas nécessairement les bienvenus et ne sont pas nombreux. Hors, ici au Canada, nous les acceptons et les accueillons avec des programmes d’intégration et de recherche d’emplois, mais nous voulons ensuite les encadrer en voulant leur enlever une partie de leur culture, c’est spécial ! Ensuite, pour ce qui est du statut de la femme, certains diront que le port de signes religieux va à l’encontre de ce statut. Certes, pour un québécois «pur laine», cacher le visage de la femme ainsi que son corps est tout à fait inacceptable et c’est un acte dénigrant pour elle. Il pensera de cette façon car c’est dans sa culture ! Mais pour ces femmes adeptes de ces religions, se sont dans leur culture de se vêtir ainsi, c’est leur choix.

Bref, avec le manque de cohérence de madame Marois quant à sa Politique d’intégration scolaire présentée en 1998 et à la charte des valeurs québécoises, et seule la #CAQ comme appui dans tout le Canada, il me semble que l’évolution de cette charte est en péril. Mais bon, après tout c’est à l’Assemblée nationale que ça se passe et le #PQ avec la #CAQ main dans la main risquent fort bien de voir le vote «pour» la charte l’emporter par majorité le moment venu…

À lire, l’article de la Presse canadienne : «Signes religieux : Marois défend sa cohérence»