Une forme de ségrégation

Depuis quelques années déjà, les immigrants sont de plus en plus présents au Québec. Et qui dit immigrants, dit également différences religieuses et différences culturelles. Par principe, il serait logique pour ses nouveaux arrivants de se conformer aux moeurs du pays dans lequel ils migrent, mais ici, au Québec, ce n’est pas le cas. Malgré tous les débats concernant les accommodements raisonnables, aucune loi encadre actuellement le port de signes religieux «ostentatoires». Le Parti Québécois a donc proposé, le 7 novembre dernier, la Charte des valeurs québécoises afin de remédier à ce manque d’encadrement.

C’est cette fameuse charte qui a entrainé multiples réactions et protestations. Cette charte proposée par le #PQ, propose entre autres d’encadrer le port de signes religieux ostentatoires et de rendre obligatoire le visage à découvert lorsqu’on donne ou reçoit un service de l’État. Elle propose également de modifier la Charte québécoise des droits et libertés de la personne. Le principe n’est pas bête, voir même que l’idée est bonne jusqu’à un certain point. Cependant, même si je pourrais être en faveur de la charte au niveau de l’encadrement des signes religieux au niveau de l’État, j’éprouve tout de même quelques réticences face aux autres aspects qui me font diverger d’opinion. Personnellement, le port de signes religieux en public dans la société, que se soit la burka, le niqab, le hijab, «name it», ne m’a jamais importuné. Certains diront que c’est parce que je n’habite pas dans un grand centre métropolitain et ils ont raison, je suis loin d’en voir à tous les coins de rue au Saguenay. Toutefois, je crois qu’il s’agit seulement d’un niveau de tolérance. Après tout, nous sommes dans un pays libre, où la liberté de religion est également acceptée. Par la suite, tel que mentionné par le chef du NPD, Thomas Mulcair, et par le chef du PLC, Justin Trudeau, la charte proposée par madame Marois va à l’encontre des droits de l’homme. Bien que nous ne voulons pas l’admettre, essayer d’empêcher les gens de démontrer leur religion est une forme de discrimination et de ségrégation. Même s’ils n’ont pas nécessaire une couleur de peau différente, ils ont une culture différente de la nôtre et c’est cette culture que nous voulons limiter et encadrer afin de ne pas déplaire aux «purs laines» qui ne sont pas très tolérants. Mais d’où vient cette intolérance au fait ? Nous acceptons les immigrants à bras ouverts, n’est-il pas normal de les prendre comme ils sont ? Par exemple, dans les pays du Moyen-Orient, le taux d’immigration est très faible. Il est donc déjà plus compréhensible que ces pays imposent le port du voile ou des autres signes religieux aux nouveaux arrivants, puisqu’ils ne sont pas nécessairement les bienvenus et ne sont pas nombreux. Hors, ici au Canada, nous les acceptons et les accueillons avec des programmes d’intégration et de recherche d’emplois, mais nous voulons ensuite les encadrer en voulant leur enlever une partie de leur culture, c’est spécial ! Ensuite, pour ce qui est du statut de la femme, certains diront que le port de signes religieux va à l’encontre de ce statut. Certes, pour un québécois «pur laine», cacher le visage de la femme ainsi que son corps est tout à fait inacceptable et c’est un acte dénigrant pour elle. Il pensera de cette façon car c’est dans sa culture ! Mais pour ces femmes adeptes de ces religions, se sont dans leur culture de se vêtir ainsi, c’est leur choix.

Bref, avec le manque de cohérence de madame Marois quant à sa Politique d’intégration scolaire présentée en 1998 et à la charte des valeurs québécoises, et seule la #CAQ comme appui dans tout le Canada, il me semble que l’évolution de cette charte est en péril. Mais bon, après tout c’est à l’Assemblée nationale que ça se passe et le #PQ avec la #CAQ main dans la main risquent fort bien de voir le vote «pour» la charte l’emporter par majorité le moment venu…

À lire, l’article de la Presse canadienne : «Signes religieux : Marois défend sa cohérence»